• Kandinsky (1866-1944)

    Kandinsky (1866-1944) vient à la peinture en 1897, il a 31 ans. Il a fait son droit et exerce plusieurs années avant de découvrir la peinture à Munich où il devient vite le chef de file de la nouvelle peinture. Il y restera de 1896 à 1914 à l’exception  de quelques voyages (Pays-Bas, Italie, Tunisie) et  d’une année à Paris 1905-06 . Là il va découvrir la peinture fauve au salon d’automne et Matisse. Deux sources d’inspiration sont à rappeler : l’âme russe (les légendes, Saint-Georges et le dragon thème récurrent de son œuvre) et la musique. Il est l’ami de Arnold Schönberg et de Paul Klee lui aussi musicien. Beaucoup de titre évoque la musique (improvisations, compositions…) et il a lu le traité des couleurs de Gœthe qui aborde le côté symbolique et mystique de la couleur. Dans "Du spirituel dans l'art" écrit en 1909 et publié deux ans plus tard, il parle de son intérêt pour la théosophie, doctrine ésotérique développée par Héléna Blavatsky une russe qui a séjourné aux Indes. La thésophie  inspirera beaucoup de créateurs du début du XX°. Cette doctrine reprise par Annie Besant puis Rudolph Steiner (anthroposophie) sera à l'origine d'une spiritualité laïque.

     La guerre l’oblige à quitter l’Allemagne et après une période dépressive il est appelé à réorganiser les musées la jeune URSS dès 1917.

    Puis quatre ans plus tard il revient en Allemagne où il va enseigner au célèbre BAUHAUS.  En 33 il quitte définitivement l’Allemagne pour s’installer en France et y finir sa vie.

       Kandinsky Tableau au bord blanc 1913

     Tableau au bord blanc 1913

    Kandinsky reprend de manière récurrente le thème de Saint Georges et le dragon si fréquemment traité par les peintres d'icônes de sa Russie natale. L'espace pictural devient pour lui le lieu du combat où deux forces s'affrontent.

      

     En 1911, Kandinsky vient de fonder "Blaue Reiter" à Munich et il écrit à son ami Franz Marc : « J'ai un nouveau projet. Une sorte d'almanach avec des reproductions et des articles... et une chronique. Un lien avec le passé ainsi qu'une lueur éclairant l'avenir doivent faire vivre ce miroir... Nous mettrons une œuvre égyptienne à côté d'un petit Zeh (nom de deux enfants doués pour le dessin), une œuvre chinoise à côté d'un Douanier Rousseau, un dessin populaire à côté d'un Picasso et ainsi de suite. Peu à peu nous attirerons des écrivains et des musiciens. » Cet Almanach toujours disponible, sorte de "musée imaginaire" est publié en 1912 et il y développe l'idée toute théosophique d'un art qui ne connaitrait "ni peuples, ni frontières mais la seule humanité" selon les mots de Kandinsky. Deux ans plus tard, l'europe se déchire et Kandinsky déprimé passe par une période peu créative. 

           Kandinsky Jaune rouge bleu 1925

      Jaune rouge bleu 1925

    Dans cette oeuvre nous pouvons y voir deux forces en présence. A gauche une dominante jaune et chaude cernée par la complémentaire violette, à droite une masse ronde et bleue cernée par le jaune. Au centre une liaison rouge. Les figures flottent dans un espace. Nous avons la liberté d'interpréter cette oeuvre : solaire/lunaire - masculin/féminin -  lumière/obscurité...

    ( Voir l'analyse qu'en fait Alain Jaubert dans sa série "Palette")

      

    Kandinsky ouvre une nouvelle tendance de la peinture, tout comme Mondrian et Malevitch dans la même période... Il est curieux de constater que non seulement l'abstraction est née dans plusieurs endroits presque simultanément sans pratiquement aucun contact entre ces artistes, et que chacun d'eux noue des liens étroits avec la spiritualité. Théosophie pour Mondrian et Kandinsky, mysticisme chez Malevitch qui recherchait un être supérieur au delà du monde des objets.

      

    http://figures.blog.free.fr.blog.free.fr/index.php?post/2010/le-mythe-de-puret%C3%A9%2C-Matisse%2C-Mal%C3%A9vitch%2C-Mondrian

    Voici une excellente étude par Olivier JULLIEN intitulée "MATISSE, MALEVITCH, MONDRIAN, voie de la paix par la PURIFICATION" pour ceux qui veulent aller plus loin et comprendre le lien qui unit Matisse aux abstraits ! “La révélation m'est toujours venue de l'orient ” dit-il, et encore : “je cherche à exprimer le sentiment religieux que j'ai de la vie...tout art digne de ce nom est religieux ”. Ainsi Matisse, délimite son  univers pictural  et  sa mystique, plaçant  en  fait  l'art  au  rang  d'une pratique religieuse, comme expression supérieure de la vie. 

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