•  Chez Jean Dubuffet, cet artiste un peu en marge, nous pouvons distinguer trois secteurs assez distincts : son oeuvre, ses écrits, la constitution de la collection de l'art brut. Ce dernier point a été abordé dans la rencontre précédente.

    Ces écrits ont été principalement régroupés sous le titre "l'homme du commun à l'ouvrage" publié dans la collection de poche Idées/Gallimard. Ils ne sont pas réédités actuellement et c'est regrettable car c'est d'une grande richesse et une véritable mine regroupée sous trois grandes parties : prospectus et tous les écrits suivants, désaimantation des cervelles, textes inédits.

    Jean Dubuffet (1901-1985)

    Des valeurs longtemps tenues pour assurées et indiscutables commencent à apparaître douteuses sinon tout à fait fausses ; d'autres qu'on négligeait ou qu'on tenait même pour méprisables se révèlent tout à coup des plus précieuses. Sans doute y est pour une grande part la meilleure connaissance que nous avons prise depuis une cinquantaine d'années des civilisations qu'on appelle primitives et de leurs façons de penser propres. Leurs productions d'art ont fortement interloqué et préoccupé le public d'Occident.

    On commence à se demander si notre Occident n'a pas de ces sauvages des leçons à prendre. Il se pourrait qu'en maints domaines leurs solutions et leurs voies, qui nous avaient paru si simplistes, soient finalement plus avi­sées que les nôtres. Il se pourrait que les simplistes soient en fin de compte les nôtres. Il se pourrait que le raffine­ment, la cérébralité, la profondeur soient de leur bord et non du nôtre.  Extrait de "Positions anticulturelles" 1951


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  • Ce terme d'ART BRUT désigne l’activité créatrice des aliénés et malades mentaux, des gens qui souvent sont internés et n’ont aucun contact avec l’immense champ d'inspiration que constitue « l’art culturel » des collectionneurs ou des musées. Outre atlantique le concept a été élargi sous le terme de Outsider Art. L’activité artistique de ces « anormaux » ou marginaux procède d’une sorte de nécessité intérieure (expression empruntée à Kandinsky) et non d’un mimétisme. Cet art se situe hors des circuits commerciaux (galeries, expositions, musées) dans le simple fait que le désir de se montrer est souvent absent de celui qui s’y adonne. Un des premiers artistes à définir cette catégorie artistique et à s’y intéresser est Jean Dubuffet. Il collectionne tout ce qui en émane et invente le concept d’art brut à la suite d'un voyage en Suisse en été 1945.

    Jean Dubuffet

    Jean Dubuffet

    « Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écriture, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non, celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe. »

                       — Jean Dubuffet, L’art brut préféré aux arts culturels, 1949 (Manifeste accompagnant la première exposition collective de l’Art brut à la Galerie Drouin, reproduit dans Prospectus et tous écrits suivants, Gallimard, 1967) 

      

    Après l’expressionnisme et le cubisme qui ouvrent la porte sur les arts naïfs (Douanier Rousseau, Séraphine de Senlis…)  les arts populaires, les arts primitifs et d’une manière générale sur les arts non occidentaux, c’est le surréalisme qui permettra cette ouverture sur l’art des « fous ». La Suisse patrie de Carl Gustav Jung, voit la naissance de Dada et sera la première à s’intéresser à l’art des handicapés mentaux par l’intermédiaire de quelques psychiatres éclairés. Parmi ceux-ci, nous citerons l’allemand Hanz Prinzhorn (1886-1933) qui sera un des premiers à constituer une collection d’art de malades mentaux – le suisse Walter Morgenthaller  (1882-1965) psychiatre, biographe de Adolf Wölfli a qui il consacre un musée – le suisse Charles Ladame (1871-1949) psychiatre qui s’intéresse très tôt à l’art de ses patients au point de collectionner, et d’exposer leurs œuvres et d’encourager leur activité. 

      

    «Les raisons pour lesquelles un homme est réputé inapte à la vie sociale nous paraissent d'un ordre que nous n'avons pas à retenir...». ...Je ne craindrai pas d'avancer l'idée, à première vue seulement paradoxale, que l'art de ceux qu'on range aujourd'hui dans la catégorie des malades mentaux constitue un réservoir de santé morale..

                                                                                          extrait de La clef des champs André Breton.  

      

    CORBAZ, ALOÏSE dite Aloïse  (1886-1964) est née à Lausanne, en Suisse. Après avoir terminé ses études secondaires, elle exerce la profession de couturière mais rêve de devenir cantatrice. Elle occupe ensuite un poste de gouvernante à Potsdam, à la cour de Guillaume II. Elle s’éprend de l’empereur, vivant une passion amoureuse imaginaire. La déclaration de la guerre l’oblige à rentrer en Suisse. Aloïse manifeste alors des sentiments religieux avec tant d’exaltation qu’elle est internée en 1918...  Le site qui lui est dédié vaut le détour par la richesse iconographique et la qualité des oeuvres présentées. Pour la suite de la biographie, se rendre sur le site de l'Art Brut de Lausanne.http://www.artbrut.ch

    JAKIC Vojislav (1932-2003)  Macédoine Fils d’un prêtre orthodoxe d’origine monténégrine installé en Macédoine, Vojislav Jakic a trois ans quand la famille déménage à Despotovac, un petit village de Serbie. Sa sœur meurt de diphtérie et son frère cadet de scarlatine. Il s’intègre difficilement à l’école, sans doute à cause de la profession de son père, mal vue des autorités communistes, mais aussi à cause de ses origines monténégrines. Doué pour le dessin, de nombreux villageois lui demandent d’exécuter le portrait de leurs défunts d’après des photos d’identité. En 1952, Jakic part pour Belgrade, où il apprendra à dessiner et à sculpter. Pour la suite de la biographie et les oeuvres, se rendre sur le site de l'Art Brut de Lausanne.http://www.artbrut.ch

                   FORESTIER Auguste (1887-1958), France   Né dans la Lozère, en France, Auguste Forestier est issu d’une famille d’agriculteurs. Fasciné depuis toujours par les trains, il fugue à plusieurs reprises par ce moyen de locomotion. Un jour de 1914, il provoque le déraillement d’un convoi en accumulant des cailloux sur les rails. A la suite de cet incident, Auguste Forestier est interné à l’âge de vingt-sept ans dans un hôpital psychiatrique où il demeure jusqu’à sa mort. Pour la suite de la biographie et les oeuvres, se rendre sur le site de l'Art Brut  de Lausanne. http://www.artbrut.ch 

                   MIYAMA Eijiro (1934) Japon   Eijiro Miyama est né dans la préfecture de Mie, au Japon. Solitaire, il ne s’est pas marié et a toujours vécu un quotidien fait d’errances. Il exécute divers métiers, notamment manœuvre journalier dans la construction et conducteur de poids lourds. Vers cinquante-cinq ans, il s’établit dans une des pensions pour ouvriers indigents du quartier de Kotobuki, à Yokohama, où sont regroupés sans abri, chômeurs et exclus sociaux. Aujourd’hui, âgé de septante-quatre ans, il partage son temps entre le karaoké gratuit et ses parades en ville : tous les samedis et dimanches, Eijiro Miyama se rend dans le quartier chinois de Yokohama, un lieu très animé, où il déambule sur son vélo à travers la foule, paré de ses chapeaux et tenues colorées ; sur son dos sont attachés des messages de paix et de fraternité qu’il rédige sur des cartons d’emballage. Pour la suite de la biographie et les oeuvres, se rendre sur le site de l'Art Brut  de Lausanne. http://www.artbrut.ch 

                    SCOTT Judith (1943-2005), Etats-Unis Judith Scott est née à Cincinnati, dans l’Ohio, aux Etats-Unis. Trisomique, elle vit ses premières années dans sa famille, avec sa sœur jumelle. A l’âge de sept ans, elle est séparée de son environnement familial et placée en institution. Elle passe plus de trente-cinq ans dans des établissements où elle est soumise à des conditions proches de l’internement. En 1986, Judith Scott est prise en charge par Joyce sa soeur jumelle qui obtient sa tutelle ; elle rejoint une année après le Creative Growth Art Center, à Oakland, en Californie, où elle s’engage spontanément dans la création, à l’âge de quarante-quatre ans.
    Ses œuvres évoquent des cocons géants, des fétiches à portée magique ou des poupées d’envoûtement. Se rendre sur le site de Judith Scott est très émouvant http://judithandjoycescott.com/ même si vous ne maitrisez pas l'anglais, les images parlent d'elles-mêmes. 
    Pour la suite de la biographie et les oeuvres, se rendre sur le site de l'Art Brut  de Lausanne. http://www.artbrut.ch 

                     WILSON Scottie (1888-1972), Ecosse Scottie Wilson est né à Glasgow, en Ecosse. Il ne suit aucune formation scolaire et reste illettré. A l’âge de seize ans, il s’engage dans l’armée, puis travaille dans des fêtes foraines et des cirques. Plus tard, il ouvre une petite échoppe ambulante qu’il promène dans les marchés de Londres. Vers 1928, après un exil forcé en Irlande, Scottie Wilson émigre à Toronto, au Canada, où il devient revendeur. Scottie Wilson commence à dessiner à l’âge de quarante ans, dans son arrière-boutique. Par la suite, il s’installe à Vancouver où il se consacre exclusivement à son activité créatrice. De retour à Londres après la guerre, il vend ses dessins à bas prix sur les marchés ou dans des expositions organisées par ses soins dans des lieux insolites, comme un hall de cinéma, un négoce désaffecté ou une caravane. Pour la suite de la biographie et les oeuvres, se rendre sur le site de l'Art Brut  de Lausanne. http://www.artbrut.ch 

                         ZAGAJEWSKI Stanislaw (1927-2008), Pologne  Stanislaw Zagajewski a été abandonné par sa mère à l’âge de deux ans devant une église de Varsovie, en Pologne, puis placé dans divers orphelinats. Plus tard, il apprend le métier de maçon, avant d’être employé à la restauration des stucs, dans la vieille ville de Varsovie. Parallèlement, il se met à modeler de la glaise pour contrecarrer l’hostilité que lui valent son non-conformisme et son infirmité - il boitille. En 1952, il quitte son emploi, emménage dans un bâtiment en ruines et se consacre au modelage. Stanislaw Zagajewski finit par s’installer à Wloclaweck où, grâce au parrainage du directeur d’une fabrique de céramiques, il peut faire cuire ses sculptures. Pour la suite de la biographie et les oeuvres, se rendre sur le site de l'Art Brut  de Lausanne. http://www.artbrut.ch 


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  •  Annette Messager est née à Berck-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Le papa, architecte, l'initie à la peinture et la photographie. Si elle hésite entre devenir nonne ou danseuse. L'art finit par être son centre d'intérêt et elle entre aux Arts décoratifs de Paris au début des années 60, école qu'elle fréquente moins assidument que la cinémathèque, les salles de théâtre ou les musées. Elle se tourne très tôt vers l'art des "fous" et le pop'art, d'un côté Jean Dubuffet et les collections d'art brut, de l'autre plutôt Oldenburg que Warhol. Ses repères féminins, elle les trouve chez Jeanne Tripier et à l'autre extrémité chez Louise Nevelson ukrainienne émigrée aux Etats Unis. La confection de multiples objets  assure à Annette de petits revenus complétés par le troc d'objets chinés dans les puces.  Elle constitue des collections,  une pratique  très en vogue à une époque de prolifération d'images dans les media.

    Les hommes que j'aime - les hommes que j'aime pas

    Les hommes que j'aime, les hommes que j'aime pas 1972-74

    Quelques titres de sa cinquantaine d'albums de collection pourraient faire penser à une adolescente en mal d'identité :   Annette Messager collectionneuse   -  Les albums-collections, 1971-73
    Le mariage de Mademoiselle Annette Messager - Les enfants aux yeux rayés - Mes dessins d’enfant
    - Tout sur mon enfant - Mes travaux d’aiguille - Les approches  - Les hommes que j’aime Les hommes que je n’aime pas - Mon livre de cuisine - Mes dépenses au quotidien pendant un mois - Mes enveloppes manuscrites - Collection pour trouver ma meilleure signature - Les moyens de protection - Annette Messager pendant neuf mois - Les qualificatifs donnés aux femmes - Les demandes d’emploi - Mes clichés témoins - Ma vie illustrée - Mon guide du tricot - Ma collection de champignons bons et de champignons mortels - Instruments et matériaux pour mon visage, changement et préservation - Petites pratiques magiques quotidiennes - Exercices philosophiques - La semaine prochaine - Mon idole Claude François - Les livres qui me font frémir -
    Dessins d’humour

    Elle s'approprie ce réservoir de clichés féminins sans les juger. Elle trouve là tout un imaginaire qui correspond aux mythologies quotidiennes (réf à  Barthes). Elle interroge les limites de l'œuvre d'art en revalorisant des pratiques purement féminines, la broderie, le tricot, l'assemblage de tissus, les peluches... Dans le même temps elle se crée des personnages imaginaires : Annette Messager artiste, Annette collectionneuse, Annette femme-pratique, Annette truqueuse, Annette colporteuse...  Elle joue habilement d'un récit qui peut être auto-biographique ou pas, qui est souvent faussement naïf, toujours plein d'humour, de poésie et de distanciation.

    Mes voeux 1989  Photographies en noir et blanc ficelles

      Mes voeux 1989  photographies noir & blanc et ficelles

    Elle se constitue une palette de matériaux plastiques qui ne cesse de s'enrichir au fil des ans. Assemblage d'objets divers, tricot, broderies, photographies, peluches, cordes, ficelles, filets, piques... Puis elle introduit le mouvement dans des matériaux légers à l'aide de ventilateurs puis de moteurs computeurisés.

    En 2005 elle est invitée à la biennale deVenise, est remportera le Lion d'Or  pour le pavillon français intitulé Casino. Elle s'est inspirée de la mythique histoire italienne de Pinocchio pour réaliser une installation très inspirée qu'elle transportera partiellement en 2007 au centre Pompidou.

    L'enclos du pantin 2005

    L'enclos du pantin 2005

    A l'exposition de Strasbourg, intitulée "Continents noirs" (réf à un mot de Freud), l'artiste exploitait avec bonheur un nouveau matériau le blackwrap (aluminium épais mais maléable utilisé dans le monde du spectacle). Dans "Sans légendes" ce matériau peint en noir semi-mat,  décliné en une multitude de formes abstraites ou  identifiables, recomposait le monde d'une sorte d'après cataclysme. Les ombres projetées de manière aléatoire sur les murs par trois projecteurs parfaitement disposés évoquaient le mythe de la caverne de Platon avec une suite de citations très inspirées... ombres chinoises,  Métropolis de Fritz Lang , Giacometti.

    Sans légendes 2012 Installation musée d'art contemporain Strasbourg

    Sans légendes   2012  installation réalisée au musée d'art contemporain de Strasbourg

    « L'art conceptuel m'intéresse autant que l'art des fous, l'astrologie et l'art religieux. Ce ne sont pas leurs idéologies qui m'attirent mais par dessus tout, leurs répertoires de formes. Je me moque de la sorcellerie et de l'alchimie quand bien même j'en utilise les signes. » Annette Messager

    Just married 2012 Strasbourg

    Just married 2012   Balai et tulle blanc

      


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  • Cologne (Musée Ludwig) après Bilbao l'été dernier, rend hommage à David Hockney. Cet artiste inclassable mais inlassablement tourné vers la figuration, s'est emparé des nouvelles technologies pour se tourner vers les paysages de son enfance. Après la côte ouest des Etats Unis où il a longtemps vécu, David Hockney est revenu sur les terres de ses ancêtres. Début des années 60, cet enfant d'ouvriers sort brillamment des écoles d'art de Bradford puis de Londres avec le souhait de devenir un artiste. Il supportera deux années d'objecteur de conscience pour éviter le service militaire et se rendra aux Etats Unis où il se liera d'amitié avec Andy Warhol. Mais c'est la côte Ouest qui l'attire. Là il fréquentera les milieux gay. Il n'a jamais caché son homosexualité.

    Hockney Adhesiveness 1960   Adhsiveness 1 960  

    Après avoir exploité un style très expressionniste inspiré par les recherches de Dubuffet, il revient à un naturalisme dans les années 70.

     Hockney Mr Clark and Mrs Percy 1970-71Mr Clark and Mrs Percy 1970-71 

    Après avoir exploré de nombreuses techniques autour du thème d e l'eau  et des piscines (huile, acrylique, gravure, crayons de couleur...) il entreprend de construire des images à partir de photographies prises avec un Polaroïd. Il explore un nouvel espace pictural, très inspiré du cubisme analytique et de Picasso dont il voue une grande admiration.

     

    Hockney  The Desk 1981The Desk 1984   collage photographique

    A la fin des années 1990 il réalise une série de peintures sur le thème de "la route". Il se déplace plusieurs fois sur une route dans un paysage accidenté et il essaye dans une oeuvre d'en décrire une synthèse. 

    Hockney The Road A 001    The Road A 001

    Années 2000 Hockney est rentré en Angleterre et il s'est emparé de nouveaux outils de prise de notes : iphone et ipad. A partir de paysages de son enfance et utilisant des moyens sophistiqués d'impression, il réalise des oeuvres  de dimensions importantes à partir de ces nouvelles technologies.

    Dans le domaine de l'histoire de l'art, il a développé une thèse intéressante autour de l'utilisation par les artistes dès le début du XV° siècle d'outils optiques pour élaborer leur oeuvre. Cette thèse a bien évidemment alimenté des contreverses dans les milieux autorisés. Dans un ouvrage intitulé "Ma manière de voir" Hockney voit la photographie comme l'aboutissement des recherches picturales de la Renaissance.  "Nous avons tendance à penser que la photographie est une restitution parfaite de la vie. Mais en fait, la photographie n'est que le dernier avatar de la vision du monde imaginée par les artistes de la Renaissance. il s'agit tout simplement de la transposition mécanique des théories de la perspective. (...)  Le procédé photographique se résume à l'invention, au dix-neuvième siècle, d'une substance chimique permettant de « geler », sur une surface, l'image transmise par l'objectif." Hockney nous explique également comment ce regard photographique a pris le pas sur notre perception et notre manière de voir. Parlant de la vision nouvelle du cubisme et de Picasso en particulier, il dit :  Ses figures n'apparaissent déformées qu'à ceux qui limitent leur perception à une seule façon de voir, c'est-à-dire en regardant les toiles de trop loin et sans tenir compte de la notion de temps.

    Pour aller plus loin sur cette question d'histoire de l'art : "Savoirs secrets, les techniques perdues des maîtres anciens "Ed. du Seuil 2006 et une réflexion de Hockney sur l'espace pictural "Ma manière de voir" Ed. Thames & Hudson 1999


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  • Vingt-et-unième rencontre de « L’image en question »  Ce mercredi 9 janvier 2013 à 18h30 salle des associations de la Mairie de Saint-Léonard,   dans le cadre des activités proposées par Saint-Léon’art Expression, Jean-Pierre Helmlinger vous propose de découvrir l’œuvre de l’inclassable David Hockney. En avril et mai 2011 nous avions parlé de lui et de son regard d’historien sur cinq siècles de peinture. Cette fois il s’agit de l’artiste et de la manière originale d’appréhender l’espace pictural et de s’emparer des nouvelles technologies de manière créative. Cologne lui rend hommage actuellement après Bilbao, l’été dernier.

    Intitulé des rencontres du premier semestre 2013

    David Hockney : Garrowby Hill 1998

    Vingt-deuxième rencontre de « L’image en question » Ce mercredi 6 février 2013 à 18h30 salle des associations de la Mairie de Saint-Léonard,   dans le cadre des activités proposées par Saint-Léon’art Expression, Jean-Pierre Helmlinger vous propose d’aller à la rencontre d’Annette MESSAGER. Une exposition intitulée « Les continents noirs » vient de lui être consacrée à Strasbourg. Avant cela, cette femme avait été honorée d’un Lion d’Or à la Biennale de Venise 2005. Toujours pleine d’humour et parfois de fausse naïveté, son œuvre puise dans notre quotidien et nos mythologies. Elle dégage une grande force poétique. Annette MESSAGER compte parmi les artistes importants de notre temps.

    Annette Messager Articulés désarticulés 2001-02

                                                                    Annette Messager : Articulés désarticulés 2001-02

    Vingt-troisième rencontre de « L’image en question »  Ce mercredi 3 avril 2013 à 18h30 salle des associations de la Mairie de Saint-Léonard,   dans le cadre des activités proposées par Saint-Léon’art Expression, Jean-Pierre Helmlinger vous propose (en oubliant les 22 séances précédentes) d’aborder avec un regard totalement neuf les représentants de l’ART BRUT qui eux aussi étaient débarrassés des préoccupations mimétiques de l’ART CULTUREL par le simple fait qu’ils les ignoraient. C’est Jean DUBUFFET qui vers 1945 a esquissé le concept d’ART BRUT en y voyant un immense champ d’inspiration et aussi pour reprendre le mot de BRETON un réservoir de santé mentale…

    Judith Scott

    Judith Scott  http://judithandjoycescott.com/

     

    Vingt-quatrième rencontre de « L’image en question »  ce mardi 14 mai 2013  à 18h30 salle des associations de la Mairie de Saint-Léonard, dans le cadre des activités proposées par Saint-Léon’art Expression, Jean-Pierre Helmlinger vous propose de découvrir un artiste dont l’apport théorique et pratique est essentiel. Il s’agit de Jean DUBUFFET. Venu tardivement dans la création, Dubuffet s’est intéressé à l’art des gens internés pour diverses raisons, jusqu’à en collectionner les œuvres . Parallèlement à cet intérêt pour ce qu’il a nommé « Art brut », il a réalisé une œuvre sur laquelle nous nous pencherons. Bien tardivement reconnue en France, elle a rapidement conquis les Etats Unis puis beaucoup de pays européens.

    Dubuffet aux Pays Bas (Kröller-Müller)

    Jean Dubuffet Jardin d'émail 1974 Musée Kröller -Müller

    Cliquez sur les images pour agrandir ...


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